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Protection solaire biologique vs conventionnelle - comment choisir ?

  • Photo du rédacteur: Maison Ikigai
    Maison Ikigai
  • 20 juin
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 3 juil.

Filtres minéraux, synthétiques, nanoparticule, protection des océans, texture sans effet blanc, "cruelty-free", mais comment s'y retrouver dans tous ces allégations sur nos crèmes solaires ? Comment les déchiffrer ? Que dit la science ? Quelles sont les infos clés à comprendre ? Décryptage.

Crème solaire sans danger comment choisir

Le marché solaire est composé de deux types de crèmes :

  • les crèmes solaires biologiques

  • les crèmes solaires conventionnelles


Leur façon de protéger la peau des rayons UV du soleil (UVA et UVB) est différente. Pour rappel :

UVA comme Aging

UVB comme Bronzage (ou Brûlure)

Responsables du viellissement prématuré de la peau et des dommages sur l'ADN de nos cellules. Présents toute l'année, passent à travers les vitres, les nuages.

Responsables des coups de soleil, l'hyperpigmentation ou cancers de la peau. Principalement présents par temps ensoleillé

Les filtres solaires minéraux ou synthétiques

Les crèmes solaires biologiques protègent grâce à leurs filtres solaires dits "minéraux" ou "inorganiques". Ils sont biodégradables, d'origine naturelle et il en existe seulement deux :


1) le dioxyde de titane

2) l'oxyde de zinc


Si votre crème solaire ne mentionne aucun de ces filtres dans la liste d'ingrédients (INCI), c'est qu'il s'agit d'une crème solaire conventionnelle.


Les crèmes solaires biologiques fonctionnent par REFLECTION, c'est à dire qu'une fois appliquée sur la peau, les UV sont réfléchis, comme un miroir. Elles protègent immédiatement.


Leur bémol : elles peuvent être épaisses, moins faciles à étaler et laisser un effet blanc sur la peau. La formulation est volontairement très blanche pour les crèmes solaires bébé - cela a pour objectif de rassurer la maman qui peut voir où la crème a été appliquée et si son bébé est bien protégé.

Heureusement, pour les crèmes destinées aux adultes, l'effet blanc fait l'objet d'amélioration permanente de la part des industriels et il est souvent neutralisé avec l'ajout, par exemple, d'huiles naturellement riches en pigments orangés, comme l'huile de Karanja.

Lorsque vous regardez la liste INCI, vous constaterez que la plupart des marques bio francaises commercialisées sur le marché français ont indiqué la mention [nano] à côté de leurs filtres minéraux - oxyde de zinc [nano], dioxyde de titane [nano], à la demande des autorités françaises.

Le sujet de la nanoparticule dans les crèmes solaires est complexe.

Afin d'obtenir des textures plus fluides et transparentes, les industriels ont réduit la taille des particules qui composent les filtres minéraux à des tailles nanoparticulaires, c'est à dire extrèmement petites. Problème : leur caractère nanoparticulaire pourrait potentiellement pénétrer la barrière cutanée et devenir des perturbateurs endocriniens.


Ce qu'il faut retenir:

Les molécules nanoparticulaires que peuvent contenir les filtres UV minéraux ne sont pas dangereuses si elles ne PÉNÈTRENT PAS la barrrière cutanée (1). A ce sujet, de nombreuses études indépendantes ont démontré que le dioxyde de titane et l'oxyde de zinc utilisés par les marques francaises biologiques (Omum, Laboratoire de Biarritz, Kerbi) étaient suffisamment enrobées, donc rendues plus grosses, pour ne pas pénétrer la barrière cutanée.


A noter : Le dioxyde de titane est suspecté d’être nocif uniquement s’il est en poudre libre, sous forme de nanoparticules ou de particules micronisées en dessous de 0.3 à 0.4 microns. Dans ce cas précis, il est suspecté cancérigène (pour les poumons, en cas d'inhalation). Cela concerne surtout les personnes qui le manipulent de façon industrielle, dans les usines par exemple sans masque de protection et en grande quantité. En usage cosmétique, à priori, compte tenu des concentrations beaucoup plus faibles, aucun souci, mais par précaution, privilégiez les formats crèmes (plutôt que sprays).


Quelques marques francaises de crème solaires biologiques


Les crèmes solaires conventionnelles protègent grâce à leurs filtres solaires dits "synthétiques", "chimiques" ou "organiques" issus de la pétrochimie (attention aux faux amis : à ne pas confondre avec le terme anglais "organic" qui signifie biologique). Il en existe 27 autorisés (vs. 2 en bio !), dont l'avobenzone (INCI : Butyl Methoxydibenzoylmethane), l'oxybenzone, l'octocrylène (INCI : Benzophenone-3) ou l'ecamsule. Les plus controversés qui ont notamment fait l'objet d'une interdiction sur les plages d'Hawaï sont l'oxybenzone et l'octinoxate.

Hawaï interdit les crèmes solaires avec oxybenzone et octinoxate

Vous êtes protégé(e)s

seulement 30 minutes après l'application


Eh oui ! car elles fonctionnent par ABSORPTION, c'est à dire qu'une fois appliquée sur la peau, la crème a besoin d'environ 30 minutes pour assurer une protection puis absorber les rayons UV. C'est justement son absorption qui fait polémique. En pénétrant la barrière cutanée, des études ont montré que les filtres se retrouvaient dans le liquide amniotique, les urines, le lait maternel et agiraient potentiellement comme des perturbateurs endocriniens (2).




Quelques marques francaises de crème solaires conventionnelles


Les industriels de crèmes conventionnelles n'utilisent pour la plupart plus l'oxybenzone et l'octinoxate et l'ont remplacé par d'autres filtres synthétiques de "nouvelle génération", comme le Bis-Ethylhexyloxyphenol Methoxyphenyl Triazine ou l'Ethylhexyl triazone.

Leur point fort : leurs textures sont très sensorielles, faciles à appliquer et ne laissent pas de traces blanches.

Ces filtres sont en revanche plus allergisants et peuvent favoriser des intolérances solaires. Quant à leur inocuité pour la santé humaine et vie marine, à date, on manque de recul et d'études réalisées par des laboratoires indépendants.


Décryptage des logos actuels


"CRUELTY FREE": Sachez que lorsque vous voyez cette mention sur un packaging, souvent associée à de jolies oreilles roses de lapin, ce n'est pas légal. En effet, les tests sur animaux sont INTERDITS en Europe depuis 2004 pour les produits finis et 2009 pour les ingrédients qui la composent. Alors à quoi sert ce lapin? À sous-entendre que la marque en question est respectueuse pour un consommateur non informé, alors qu'en fait, c'est une obligation purement légale, donc nul besoin de le mentionner !


"REEF SAFE" : A date, aucune étude sérieuse ne montre que les filtres - qu'ils soient synthétiques ou minéraux - restent bien sagement à la surface de l'eau sans retomber asphyxier les coraux dans les profondeurs de l'océan. Chaque année, ce sont 14000 tonnes de filtres solaires non biodégradables qui sont déversés dans les eaux de baignade et en mer. Ces derniers recouvrent les coraux qui blanchissent progressivement puis meurent ou sont ingérés par la faune marine qui se retrouve in-fine dans notre assiette. Les marques regorgent de créativité dans le design et l'intitulé de leurs logos marins ("reef safe", "reef friendly", "ocean friendly") mais aucun ne sont règlementés, ce sont des inventions 100% marketing. Sachez-le :)


Le saviez vous ?


Afin d'obtenir une protection solaire équivalente au SPF indiqué sur le flacon, et bien sûr en fonction de votre morphologie, on estime qu'une noisette de crème solaire de la taille d'une pièce d’un euro devrait être utilisée pour le visage seul, tandis que l'équivalent de trois cuillères à soupe est nécessaire pour protéger les zones du corps.


Pour conclure


Vous l'aurez compris, le sujet de la protection solaire est complexe et on manque clairement de recul afin de trancher catégoriquement sur le choix d'une protection minérale ou synthétique. Ce qui est sûr, c'est que les protections solaires nous protègent des rayons ultraviolets (UV) et que 8 cancers de la peau sur dix sont dus à ces rayons, soit 140 000 personnes en France, c'est à dire 4 fois plus en 35 ans et font partie de ceux dits "évitables".

Et comme le rappelle la campagne de protection actuelle, pour marquer les esprits :


"On n'est pas des saucisses !"


Peau sensible, impact écologique, facilité d'application, texture invisible ou réduction de son exposition au soleil - tout simplement - chacun est libre de choisir là où il souhaite mettre son curseur, en toute conscience.

On n'est pas des saucisses campagne solaire


Bel été !

Aurélie, Maison Ikigai


Sources :

(1) Etude publiée le 4 juin 2019 dans le JAMA (Journal of the American Medical Association) par des chercheurs du Center for Drug Evaluation and Research du Maryland (USA) suite à une demande de la FDA (Food and Drug Administration).

(2) Etude publiée en novembre 2015 dans le livre « Archives of toxicology » édité par Springer. Menée par un chercheur de l’université des sciences Macquarie de Sydney épaulé par des chercheurs du CSRIO (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation) et des universités du Michigan et de Lisbonne.



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